Le rempotage est l’une des opérations culturales les plus importantes pour une bonne évolution et une bonne croissance. Il est toujours possible d’améliorer les conditions « naturelles » de culture (lumière, température, arrosage), en déplaçant la plante, mais l’apport régulier aux racines d’espace et de nutriment est l’un des atouts de la réussite de la culture.
Régularité avant tout
Cette opération est à faire chaque année, voire deux fois par an, si la plante pousse très vite, où si vous cultivez en serre ou en véranda. Les grandes plantes (plus de 5 ans) ne le seront plus que tous les deux ans, en alternance avec un surfaçage. Cependant, la croissance a pu être ralentie, et le rempotage peut s’avérer inutile. Il faut, en dépotant votre bégonia, constater la formation d’une belle motte de racines, régulière sur le pourtour, bien blanche. Si tel n’est pas le cas, il est urgent d’attendre.
Le printemps est la meilleure période pour pratiquer, surtout en intérieur. Le bégonia profitera ensuite de l’allongement des jours et de la température pour développer ses différents organes, racines comprises. Si l’on doit pratiquer un deuxième rempotage (en serre), octobre est la dernière limite, avant le ralentissement de la végétation, ou le début de l’induction florale.
Pas de XXL
Le bégonia n’aime pas les pots trop larges. Il aime même se sentir à l’étroit. Il y a comme un paradoxe entre ce besoin et la nécessité d’un rempotage régulier, mais il faut justement tenir compte des deux éléments. Plantes herbacées poussant plutôt dans des sols légers, sur des rochers ou des bas de troncs d’arbre, sous la mousse, les bégonias n’ont pas un système racinaire considérable. Il convient donc de ne pas les noyer dans des contenants trop larges. Un volume de terre trop important aurait pour effet néfaste de stocker une quantité d’eau inutile. En règle générale, on choisit un pot de taille juste supérieure, passant d’un pot d’un diamètre de 12 cm à un diamètre de 14, ou si la plante est déjà très volumineuse, dans le cas d’un bambusiforme par exemple, un diamètre de16 cm. En résumé, « un doigt de chaque coté ». Petit plus : compte tenu d’un faible cheminement vers les profondeurs, les bégonias préfèrent les pots bas, ou les coupes plutôt que des pots trop profonds.
Terre acide, mais sans plus
Les bégonias aiment, dit-on, un sol acide, et c’est vers un terreau horticole d’un pH le plus souvent inférieur à 6 que vous vous orienterez. Ceci dit, c’est plutôt sur la légèreté qu’il faudra porter l’attention. Encore une fois, l’observation dans la nature guide notre action. Les racines très fines poussent très facilement dans un sol formé d’humus, de feuilles en décomposition, sous des mousses, ou accrochées, presque à l’air libre, à des rochers ou des troncs d’arbre. Un sol trop lourd aura pour effet de bloquer la croissance, en étouffant les radicelles. La légèreté, le drainage et l’aération sont facilement obtenus avec de l’argile expansée, en faible granulométrie, ou de la perlite*, très poreuse, qui remplacent avantageusement le sable, trop lourd. Évitez la terre franche de jardin en trop grande quantité, elle-même souvent trop compacte, et qui se transforme souvent en bloc de béton, très lourd, et difficilement pénétrables, tant pour l’eau que les racines. Si vous voulez l’utiliser, mélangez-la à du terreau ou mieux encore, à du compost, s’il n’est pas trop riche.
Moulez puis mouillez
Pour ne pas blesser les racines, vous pouvez rempoter … un pot vide. En effet, dans le nouveau pot, vous rempoterez juste le pot vide de votre bégonia. En tassant la terre autour, vous « moulerez » la forme de la motte, en « pré-bornant », sans blesser les racines, ni la plante (un coup de pouce est si vite arrivé). Une fois la forme créée, une légère rotation vous permet de retirer le pot vide et de poser délicatement votre motte à la place. Mouillez abondamment pour faire adhérer le substrat aux racines, et le tour est joué.
Gardez l’assiette
Tous les pots de forme classique, qu’ils soient en terre ou en plastique présentent sur la partie supérieure un petit rebord, que l’on appelle souvent l’assiette. En rempotant, arrêtez la surface de votre motte au bas de cette « assiette ». Les anciens prétendent que ce petit espace entre le haut de la motte et le bord supérieur du pot est proportionnel au volume d’eau nécessaire à l’arrosage du volume de terre contenu dans le pot. Ce petit truc vous permettra d’apporter juste ce qu’il faut à chaque arrosage : ni trop, ni trop peu.