Les bégonias sont des plantes intertropicales, ce qui signifie qu’elles poussent dans des régions situées entre les deux Tropiques : le Tropique du Cancer, au nord de l’Équateur et le Tropique du Capricorne, au sud. Ces contrées sont le plus souvent des régions chaudes, mais l’habitat des bégonias est aussi varié que sont nombreuses les formes de ces plantes si peu connues : elles ont cependant une prédilection pour les zones forestières accidentées.
La plupart des bégonias se rencontrent dans les forêts pluviales où ils bénéficient d‘une hygrométrie* élevée due à des précipitations importantes, mais aussi le long des cours d’eau ou à proximité des cascades : c’est le cas en Afrique équatoriale (Golfe de Guinée, bassin du Congo, jusqu’à l’Angola et aux Grands lacs de l’Est), sur la côté Est de Madagascar, dans toute l’Asie du Sud-Est (Yunnan en Chine,Vietnam, Birmanie, Malaisie, Indonésie, Philippines), dans les forêts montagneuses de Bornéo et de la Papouasie-Nouvelle Guinée ainsi que dans les forêts du Mexique, de toute l’Amérique centrale, du plateau guyanais (Guyane, Surinam, Guyana, Vénézuela), du Nord-Est de l’Amérique du Sud (Équateur, Pérou, Colombie) et du Brésil (pourtour du bassin amazonien, Mata Atlantica). Dans ces régions nous trouvons des bégonias sur la litière forestière, des épiphytes*, des bégonias-lianes, grimpants ou sarmenteux et le plus souvent, des rhizomateux, fréquemment saxicoles* (qui poussent sur les rochers qui peuvent être calcaires ou non) ; pas ou peu de saison sèche dans ces régions, où les bégonias ont une croissance presque continue.
Mais certaines de nos plantes préférées vivent en altitude (jusqu’à 2500 mètres) dans des sites beaucoup plus lumineux ; elles subissent dans ces contrées, une saison « froide » qui se présente sous la forme d’une longue saison sèche contraignante. Les bégonias y sont très souvent des tubéreux (toute le partie aérienne disparaît pendant cette saison) ou ce sont des bégonias-tiges ou des rhizomateux qui perdent leurs feuilles pendant cette saison ; ne restent alors que les tiges. C’est le cas des bégonias du Piémont Andin de l’Equateur, du Pérou, de la Bolivie et de l’Argentine, et de ceux du Piémont Himalayen de l’Inde, du Népal, du Sikkim, de la Chine. Ces plantes poussent fréquemment dans des zones rocheuses : le tubercule est alors fortement accroché au rocher ou coincé dans ses anfractuosités, ou parfois, en particulier dans les reliefs calcaires, les racines sont profondément ancrées dans les fissures des rochers et seules les tiges dépassent au-dessus de la rocaille. Certains de ces bégonias poussent en plein soleil !
Enfin, d’autres se rencontrent dans les zones « intermédiaires » que constituent les forêts sèches ou décidues* (dont les arbres perdent leurs feuilles en saison sèche) ; ces régions sont généralement beaucoup plus chaudes que les zones équatoriales. Ce sont les forêts du Nord Ouest de Madagascar, de l’Inde, du centre du Brésil et d’Afrique du Sud ; les bégonias qui poussent ici se mettent également au repos en saison sèche.
Pour tous les bégonias comme pour de nombreux végétaux, la saison sèche, même courte, est utilisée par les plantes pour produire des fruits, donc des graines et constituer des réserves dans le rhizome ou le tubercule.
Si certains occupent une aire de répartition cosmopolite (Begonia hirtella par exemple, pousse à peu près partout dans la zone tropicale et Begonia oxyloba se trouve pratiquement dans toute l’Afrique tropicale) d’autres ont une distribution beaucoup plus restreinte. Des régions comme Madagascar présentent un endémisme* remarquable, des espèces différentes se rencontrant dans des vallées voisines.
Vous l’aurez compris, la déforestation qui dure et perdure, atteint gravement les bégonias et nombre d’espèces ont déjà disparu de leur biotope.
Pour mieux comprendre les bégonias et leur répartition géographique, voici la description de différents biotopes classés par continent.